Mon dieu

Mon dieu m'a dit fais ta prière tous les soirs pour demain pour hier, pour le paradis pour fuir l'enfer. Mon dieu m'a dit sois juste et aimant, tends l'autre joue va à l'Église et aux cérémonies. Mon dieu m'a dit ne tue pas ton prochain et ne vole pas non plus sa femme, il m'a dit ne fuis pas ton destin et ne perds pas ta flamme. Mon dieu m'a dit cultive ton âme et sois un modèle de vertu, ne mens pas et respecte tes semblables, sois comme ci soit comme ça. Mon dieu m'a éloigné du divin, mon dieu m'est resté comme une expression du malheur.

Les hommes m'ont dit garde l'espoir ce monde sera meilleur demain qu'hier, le paradis sera pour toi et l'enfer pour les autres. Les hommes ne m'ont jamais paru justes et aimants, m'ont toujours frappé l'autre joue surtout ceux qui allaient à l'Église et aux cérémonies. J'en ai vu beaucoup tuer leurs prochains et voler la femme d'autrui, bafouer la vertu et écraser leurs semblables. Les hommes m'ont éloigné des hommes, les hommes m'ont prouvé leur violence et leur horreur.

Je me suis dit j'en ai assez de cette vie, ce monde n'était pas rond hier et n'en sera que plus absurde demain. Le paradis n'existe pas et j'observe trop bien l'enfer, les hommes et les dieux sont des flammes avalant l'air et les brindilles d'un feu d'où on ne respire plus, qui se consume petit à petit.

Et moi petit homme, moi je t'ai vu, ô, mon dieu !