Des masses

Des masses de sensations éparses essuyées d'un seul geste, d'un regard effacé sur le sol ensablé par le monde. Le monde-sable, cette masse d'humains informes qui nous encerclent sans cesse, le monde comme masse de stress, masse de détresses, le monde-sable mouvant.

Des masses lasses de chercher l'oasis.

Des masses d'angoisses qui croissent au cœur du plaisir dur à sentir, dur à saisir, empêchant l'apaisement.

Des masses de tâches devant la vue du voyage, le vers incertain, l'inconnu comme attache, pas debout, pas assis, le corps et le cœur en équilibre constant. Force fragile.

Au loin l'hirondelle, dans des masses d'arbres morts, qui construit son nid tranquillement, chantonnant.

Des masses d'amour par moments qu'elle capture, hors des murs, hors des masses, enlacée au ciel comme un seul homme, comme une seule femme.

Des masses d'air qui virevoltent violemment, le sable qui s'oublie, la terre éternelle, les arbres habités et qu'être, dans tout ça ?

Être des masses, mettre des masques, amasser, s'effacer ? Ou être sensible, s'écouter ?

Seule certitude : sentir s'aimer.
Une oeuvre évolutive réalisée en 2012 par Sylvain pour Hédia.
33 textes // index // au hasard
© 2012 - ∞